• ….T'es trop con pour aller ailleurs.

    C'était le leitmotiv de mon père lorsque, adolescent, l'envie me prenait d'aller ailleurs, me débarrasser de ce carcan familial qui m'étouffait.
    Comment peut-on vouloir empêcher un enfant qui n'en était plus un mais qui n'était pas encore un adulte de partir, explorer ce qui l'entourait ou plus loin, au delà de son regard de gamin. L'enfance a ceci de merveilleux c'est qu'elle nous harcèle de pays extraordinaires, un peu magiques dans lesquels nous pouvons évoluer sans quitter le paysage familial. Mais l'enfance a aussi ses contraintes qui brisent les rêves, des servitudes qui nous enchaînent et nous retiennent prisonniers durant de longues, très longues années.

    Durant mon enfance, entouré d'un père qui n'était pas toujours là ou présent et d'une mère autoritaire, perfectionniste, j'ai « poussé » comme une plante, sans discuter, enfermé dans mon statut d'enfant. Je devais travailler à l'école, faire mes devoirs à la maison, me taire à table, manger proprement, ne pas amener des copains ou copines à la maison, jouer le moins possible sauf à des jeux éducatifs et aller au lit sous le coup de huit heures. Il n'y avait pas encore de télévision, la radio était réservée aux grandes personnes et mes jouets étaient quasiment inexistants...mais pourquoi aurais-je eu un ballon ? Je n'avais pas de copains et mon père, fidèle à son rang au sein de la République trouvait malsain de jouer avec moi.....un gamin.
    Aussi les noëls étaient tristes même si le sapin que nous mettions dans le salon trônait sans ces petites faveurs multicolores attachées aux cadeaux. Quelques boules défraîchies, un peu enfoncées pendaient ça et là, quelques guirlandes, un serpentin de petites lampes, un reste de l'année d'avant...sans grande illusion. Par contre, tous les ans, j'avais droit à un joli stylo ou un livre que m'offraient en commun, ma mère et sa mère...ma grand-mère.
    Pourtant, nous n'étions pas pauvres mais nous n'étions pas riches non plus. Nous étions dans la moyenne...de petits bourgeois... simplement.
    Pour les grandes vacances, j'avais droit aux colonies, ce qui me changeait énormément du système « carcéral » du reste de l'année. Trois mois a s'oxygéner près de l'océan, apprends la discipline en communauté disait mon père...ça va te faire du bien.....A cette époque, je parlais peu, introverti par des années de soumission orale et mes copains n'étaient pas légion....je revenais bronzé mais tout aussi abruti.
    Par contre, ce que mes parents ne savaient pas, c'est que mon acuité auditive diminuait progressivement, ce qui m'enfermait encore plus dans un mutisme forcé du fait que les phrases devenaient souvent des mots que j'essayais de recoller pour en faire une phrase cohérente et au moment opportun où j'en avais enfin compris le sens, il était trop tard pour répondre. Cela avait une allure paternelle de rébellion sans compter le regard inquisiteur de ma mère. Ils ont bien essayé de comprendre pour quelle raison mes notes écrites étaient bien meilleures que celles orales mais en vain.Pourquoi penser à voir un docteur spécialiste ?...j'étais en bonne santé apparente, alors....

    Parvenu à 9 ans, l'âge où l'on est dans la pleine force de l'enfance, désespérés du manque de progrès que j'accomplissais à l'école, ils m'ont placé en institution en tant que pensionnaire. Six années.. .qui ont coûté la peau des fesses (comme on dit), affublé d'un rachitisme latent, six années de galère qui m'ont empêché de me nourrir convenablement au réfectoire (premier arrivé, premier servi...et rien pour le reste), de me défendre auprès des grosses brutes des cours de récréation, de subir les châtiments corporels des professeurs puisque ne répondant pas aux questions qui m'étaient posées et que je n'entendais pas....et j'en passe.
    A cette époque, j'avais un grand père qui travaillait en tant que saisonnier à la campagne. Grâce à lui et Dieu le garde, ce brave homme faisait vingt kilomètres à vélo, une fois par semaine après son travail, pour m'apporter gâteaux et dattes, ce qui permettait, avec ce complément alimentaire, d'enrichir ma nourriture du repas du soir : des croûtons de pain sec que je m'empressais de cacher sous mon matelas et que je grignotais durant la nuit.
    Ma grand-mère, quant à elle, habitait tout près, à quelques kilomètres. Je dois avouer, elle venait, montée sur son solex, plus souvent. Elle, c'était beurre et croissants que je remisais dans un casier fermé à clé et placé comme les autres dans la cour de récréation.
    Le seul problème, c'était le dimanche. Alors que la plupart des internes allaient chez eux. Moi et quelques camarades, nous le passions à l'institution. Normalement, deux dimanches sur quatre, ma grand-mère m'accueillait chez elle où coucher et nourriture m'étaient dispensés à satiété. Il y avait cependant une condition sine qua non à ce privilège. Je devais être nickel, c'est à dire...du sol au plafond....de la tête aux orteils.....sinon...pas question, je restais à la pension.
    Pour les grandes vacances, il y avait un problème et de taille. Mon père était souffrant...un poumon tuberculeux, état qui nécessitait des soins particuliers et mon absence à cause d'une éventuelle contagion. Alors....les vacances....vous avez compris.
    De toute manière, je n'étais pas contre...regagner le cercle familial avec ses contraintes ne m'enchantait guère aussi passais-je les grandes vacances....dans ce cher établissement scolaire. On ne s'y bousculait pas. Autant que je me rappelle, nous étions....un seul : moi.Malgré cette solitude, j'étais heureux.  J'avais le réfectoire pour moi tout seul, je passais fréquemment mes heures à la bibliothèque de l'école...c'est là que j'ai connu Jules Verne, Verlaine, Victor Hugo et tant d'autres qui m'ont fait aimé la littérature et ce besoin inextinguible d'évasion dans des pays lointains.
    A cette époque, je ne me doutais pas que j'allais mettre un pied dans l'inconnu et fouler de mes pas plus tard ces terres qui m'avaient apporté tant de bonheur, enfant.
    Le reste se passe de commentaires...à 15 ans à la maison...rien n'avait changé...toujours les mêmes restrictions jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que mon   apparente débilité chronique était le résultat de la faiblesse de mon audition. Alors, s'ensuivirent quelques interventions, une rééducation progressive et quelques excuses bredouillées dont je n'avais cure....le mal était déjà fait. 


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  • Les deux hommes s'avancèrent vers un coin muni d'un banc de pierre et éclairé par deux lampes à beurre. Ajouré, il donnait sur l'extérieur par une ouverture pratiquée dans le rocher. Un léger bruit attira l'attention du journaliste. Il se retourna. La boiserie se refermait doucement. Le moine le pria de s'asseoir et regarda vers le sillon dentelé de l'horizon.

     

    Les lampes diffusaient une clarté diffuse et faible mais la clarté de la Lune les abreuvait généreusement de ses rayons d'argent.

    Richard resta quelques secondes à regarder d'un oeil inquisiteur le vieux sage qui lui faisait face et qui demeurait muet. Il ne savait quoi penser. Cet homme de foi le passionnait et l'intimidait. Il respectait son silence .

    Il ferma les yeux un instant, envahi par le calme des lieux.

     

     Brusquement, le vieil homme sortit de sa torpeur et prit la parole en le tutoyant,  le regard toujours tourné vers la montagne.

     

    -vois-tu ce paysage....derrière cette embrasure sombre ?

     

    -non bien sûr, vénérable...répondit-il...la nuit malgré la Lune est trop sombre....

     

    -vois-tu...pour toi, je le conçois...l'être simple à l'écoute de ses frères, de ses peines, de sa misère aspire parfois à la fraîcheur du silence vespéral....comme ce soir, mon ami. Leur sacrifice fait parti de ses mantras quotidiens et il n'est pas de nuit où mon âme n'entende leurs lamentations, ne sente leur souffrance et l'impuissance qui me gagne ne s'arrête jamais....ce qui m'amène à parler de ta quête en ces lieux car si le temps m'effleure telle l'ombre d'un khata, il représente pour toi une nécessité vitale.

     

    Il s'arrêta un instant attendant une réaction de Richard qui ne vint pas...par ignorance ou par déférence. Ce dernier semblait subjugué par la voix douce du moine qui s'infiltrait comme une fumée d'opium en lui.

     

     

    Il continua...

     

    -...d'autres hommes avant toi ont foulé ces lieux à la recherche de la Lumière. Pour eux, elle était trop aveuglante, au point de l'ignorer. Comme le puits qui a besoin d'eau, l'ombre a besoin de clarté mais parfois l'ombre de l'eau rejoint la lumière...médites à sa source et ta quête sera terminée. Permets cependant un conseil....mon ami...si la peur t'aveugle, saches que ta loyauté est un miroir...sers t'en. Maintenant....va..et que Bouddha accompagne tes pas.

     

    -Merci...noble vieillard...que Bouddha te bénisse aussi...répondit Richard, légèrement perplexe sur les paroles du Tibétain.

     

    Mais le vieux moine n'entendit pas. A pas lents, il avait déjà regagné les lourdes tentures et telle une ombre, il avait disparu.

     

    Assis, il réfléchissait à l'énigme édictée par le vénérable. Pour l'instant, elle demeurait entière mais en cogitant, il en trouverait la signification...il trouve toujours la solution...

     

     Il se leva et suivit le couloir. Sans connaître la structure des lieux, à mesure qu'il avançait, il descendit une pente qu'il emprunta sur trois cents mètres. Au bout, une salle identique à celle qu'il avait emprunté en arrivant. Plusieurs couloirs partaient du centre. A proximité des passages, des lampes à beurre étaient accrochées. De larges coulées descendaient jusqu'au sol, envahissant les accès obscurs sauf un. L'entrée avait été nettoyée récemment. Il s'approcha, examinant en détail les parois, écoutant au delà des limites de la perception. Aucun son ne lui parvint.  En plongeant dans le tunnel,  muni d'une lampe, il partait à l'aventure mais il savait qu'il avait pris la bonne voie. Il regarda sa montre. Bientôt le jour allait poindre. Il accéléra. Les secondes s’égrenaient. Il avait parcouru une centaine de mètres lorsqu'il aperçut une vivre clarté venant d'un coude du passage....l'ombre a besoin de lumière...avait dit le vieux sage....était-ce là le premier indice ? Selon lui, pas l'ombre d'un doute, il était sur le bon chemin.

     

    Pour conforter son intuition, l'angle dépassé, les lampes étaient plus rapprochées, plus nettes, mieux entretenues. Apparut alors une seconde salle identique à la première. Même topographie, même indice. Il fit vingt pas et, brusquement, cassa la cadence. La lumière devenait plus intense. Placé au milieu, scellé à la voûte, pendait un projecteur d'installation récente. Insolite mais ô combien efficace. Richard voyait distinctement chaque mètre carré des lieux. Un seul couloir partait de la salle, qu'il emprunta, désireux de sortir de ce labyrinthe avant l'aube.

    D'un pas assuré, restant malgré tout sur ses gardes, il allongea la foulée, longeant les courbes, frôlant les angles. Soudain, Il s'arrêta brusquement, interdit...un cul-de-sac. Il jura.


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  • L'ombre jaune le regarda, impassible, comme dans l'attente d'une réaction. Richard n'était pas impressionnable. Il voyait cela comme une épreuve à l'usage de ses nerfs. 

     

    L' agression salvatrice, la traversée du labyrinthique et obscur souterrain, les effets sonores et inquiétants, tous les ingrédients n'étaient-ils pas réunis ? voulait-il l'éprouver qu'il n'aurait pas agi autrement. Il lui sourit. Peut-être l'ouverture allait-elle lui réserver une autre surprise ? Il pensa, amusé, à un dragon crachant des flammes ; après tout, le Thibet n'était-il pas magique ? Mystérieux ?...

     

     

     

    Richard se rappela du livre écrit en 1929 par Alexandra David Néel, « voyage d'une parisienne à Lhassa ». C'est en chinant du côté des bouquinistes de la rive droite qu'il s'était senti « attiré » par ce vieux livre....qui n'attendait que lui, enfoui parmi les autres. Il l' avait acheté et avait été fasciné par sa lecture facile et détaillée sur le Thibet.

     

     

     

    L'homme qui se tenait devant l'ouverture était saisissant à la limite troublant. Âgé, de taille moyenne, vieux sans nul doute, il l'était, mais la vieillesse ne rapproche-t-elle pas du royaume céleste ?...Richard ne sut pas sur le moment quel phénomène le déroutait chez ce vieillard. Il sentait sa maîtrise, sa force, son pouvoir à travers lui comme une aura qui le submergeait tout entier.

     

    Celui qui l'avait amené se courba humblement et dit d'une voix calme, respectueuse :

     

     

     

    -Maître vénéré...voici l'homme que vous attendiez....

     

     

     

    -Merci frère Lhamo...laisses nous maintenant...retournes là-bas...

     

     

     

    Sa voix était douce, comme portée par les effluves de santal qui montaient de sa personne. Mais son visage...qu'avait-il de si particulier ? Le temps d'une demi-seconde pour parvenir à cerner sa physionomie et Richard mit le doigt sur l'aspect déroutant du personnage...impassible, un regard sans vie et une absence totale de lèvres ; pourtant, le vieux baroudeur pouvait l'affirmer, le Sage n'avait pas ouvert la bouche ; néanmoins, il avait entendu ses paroles.

     

     

     

    -bienvenue...noble étranger. Ne sois pas surpris par ce que tu ne vois pas. Si le doute t'envahit, cherches en toi et tu trouveras. Ignores le sourd qui affirme que le son n'existe pas parce qu'il ne l'entend.

     

     

     

    -télépathie maître ?!...

     

     

     

    -Exact...mon jeune ami. La connaissance des choses est souvent le fruit de la réflexion et de la raison.

     

     

     

    -Vous parlez admirablement ma langue, maître !..

     

     

     

    -je la parle seulement, mon ami. Elle ne me fuit que pour accepter votre existence...car sans elle, vous ne seriez pas. C'est le seul lien qui puisse admettre notre entente.

     

     

     

    -Il y a longtemps que vous...

     

     

     

    -...détenez le miroir de l'esprit ?...je l'ai...qu'importe le temps et ce qu'il est. C'est un principe de la nature humaine aussi désuet pour moi qu'il est important pour vous. Néanmoins, il m'arrive de le sentir. Mais.... asseyons nous.....l'enveloppe dont nous sommes affublés a ceci de désobligeant et de paresseux...c'est qu'elle ne suit pas la pensée qui s'enfuit....comprenez vous ?...

     

     

     

    Richard avait compris. Parler en sous-entendus n'était pas sa matière faible...il le faisait souvent avec son patron...juste pour s'amuser. Le temps que ce dernier comprenne, il pouvait s'éclipser en toute tranquillité sans avoir à subir quelque désobligeante réponse.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    -ch...tt !...vous tranquille !...moi ami !...lui murmure-t-on à l'oreille.

    Mais Richard avait déjà compris qu'il avait affaire à un ami car s'il ne voyait pas encore son sauveur, il en devinait son identité ; Il flottait dans le réduit comme une odeur d'encens et de prières.

    -maintenant...vous venir...poursuit-il sur le même ton.

     

    Richard se laissa guider. Ils descendirent un étroit escalier de pierre en colimaçon, faiblement éclairé. A mesure qu'ils s'enfonçaient dans les « entrailles » du bâtiment, le reporter distinguait mieux la silhouette du moine.

    Au demeurant, il était aussi grand que lui, osseux. « Le bonnet jaune » comme on les appelait avait un visage d'ascète, émacié et serein. Malgré la maigreur qui le caractérisait, l'expression de sa figure bien qu'étrange provoquait la sympathie. Une lueur vive jaillissait de son regard, ce qui troubla le journaliste. Le personnage qui le précédait dénotait une certaine prestance alliée au rang qu'il devait occuper au sein des Gélukpas.

     

    Après dix minutes d'une incroyable descente, ils débouchèrent dans une grande salle voûtée, pavée de dalles larges et uniformes. Contrairement au dallage supérieur, la surface était régulière et vernie. De la salle partaient de nombreux couloirs édifiés en étoile....c'était « l'antre du Minotaure »...

    Le moine traversa la salle, alluma une torche et s'engouffra dans un des couloirs. Il se retourna et assuré que le reporter le suivait, il continua sa progression dans le labyrinthique souterrain. La fumée de la torche dégageait une odeur acre de graisse de yack mais l'air qui arrivait par nappes suivant les coudes du tunnel obscur était frais, ce qui rendait la marche beaucoup plus supportable. Parfois, les nappes apportaient dans ses effluves inconstantes une odeur particulière de terre humide et de suintement de pierre qui n'étaient pas sans rappeler à Richard ces geôles du Fort de Cartagéna où il était resté prisonnier durant trente quatre jours.

    A travers cet entrelacement de couloirs, de salles et d'escaliers montant et descendant, Richard essayait d'en mémoriser la géométrie essentielle...c'était peine perdue. Ce lieu de « perdition » imbriquait dans l'esprit du reporter un profond malaise ; y revenir seul était quasiment impossible. Pour lui, il était nécessaire qu'il retrouva vite l'atmosphère de la surface quitte à affronter l'armée tout entière de la Chine...

     

    En attendant, il suivait pas à pas l'ombre jaune, pas sérieusement désireux de rester à la traîne. Lorsqu'il vit la fin du long couloir arriver, il poussa moralement un « ouf » de satisfaction, soulagé. Le Gélukpas tira une grille de fer forgé, écarta de lourdes tentures rouges, dévoilant un décor extraordinaire.

    La salle était immense, couvertes d'étagères sur lesquelles reposaient des centaines de milliers de rouleaux de parchemins enrubannés, numérotés, classifiés, le tout avoisinant d'énormes registres aussi épais que cent bibles.
    Devant ce spectacle démesuré, il eut, l'espace d'une seconde, un vertige. Il y avait ici plus de douze siècles d'histoire monastique et humaine, un véritable trésor de connaissance et de sagesse.

    Il resta un moment sur le seuil à contempler cet antre du savoir dans un silence monacal et respectueux.

    Le moine le tira doucement par la manche, l'intimant à le suivre.

    Ils longèrent les rayonnages, louvoyèrent entre d'énormes pupitres encombrés ou vides, croisant moines et moinillons affairés qui les regardaient indifféremment par curiosité ou par bienvenue....Qui se cachait des Chinois ne pouvait être qu'un allié....

    Arrivés devant un cul de sac, le lama heurta un gong qui émit un son sépulcral et interminable. Aussitôt, la boiserie s'ouvrit, lentement et sans bruit.

     

     

     

     


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    Ce matin, la poudreuse a pointé le bout de son nez,

     

    revêtant d'un blanc manteau champs, jardins et forêts.

     

    De ma fenêtre, elle m'est apparue en ouvrant les volets,

     

    accompagnée d'un vent léger, d'une bise froidure.

     

     

     

    Alors je me suis dit....quelle belle nature,

     

    pas un chat aperçu, pas une seule voiture

     

    pour fouler ce tapis de neige blanche et pure

     

    ce paysage hiver préservé par les dieux .

     

     

     

    Et puis , j'ai repensé à ceux qui sont dehors,

     

    aux trahis par la faim, aux pauvres miséreux,

     

    aux laissés sans foyer, sans amour, sans chaleur

     

    qui foulent de leurs pas le début du malheur.

     

     

     

    et de mes yeux trahis, j'ai souhaité de mes vœux

     

    que la neige partisse, que le soleil demeure

     

    éloignant ce frimas qui torture les gueux

     

    enveloppant leur corps d'une douce chaleur.

     

     

     

    Puis la neige est partie, réchauffée par la pluie,

     

    la bise s'en est allée, la nature a ses droits

     

    laissant le paysage reprendre ses esprits

     

    tout au long d'une année et de ses douze mois.

     

     

     

     

     


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