• Incursion

     

    La façade du bâtiment qui s'élevait jusqu'au toit desservait à chacun de ses angles une sorte de tour érigée en barbacane.

     

    Cette architecture supérieure allait lui permettre d'accéder au chemin de prière située derrière la courtine de briques rouges.

     

     

     

    Protégé par un épais bosquet épineux, il prépara les éléments de son escalade. Lorsqu'il fut prêt, il jeta un regard circulaire et tenant le grappin à la manière d'un lasso, d'une torsion puissante il imprima à celui-ci des moulinets de plus en plus rapides, de plus en plus larges puis il lâcha le tout. Le grappin s'envola, tournoya un instant et disparut vers l'inconnu.

     

     

     

    Le bruit qu'il fit en retombant fut à peine perceptible. Pour Richard, c'était toujours trop aussi jura-t-il. Il tira doucement jusqu'à sentir une résistance puis il assura l'appui d'un coup sec et commença à monter.

     

     

     

    A mi-hauteur, il eut la désagréable impression que le filin lui échappait. Soudain, celui-ci se détendit brusquement. Il commença à tomber comme une masse. Il ferma les yeux, attendant la fin de cette chute folle et angoissante. Presque aussitôt, une traction prodigieuse suivie d'une douleur aiguë ressentie à travers le cuir de ses gants jusqu'aux phalanges. Il serra les dents, silencieux. Les pointes d'acier venaient de trouver un nouvel appui. Il tournoya en se balançant un instant et baissa les yeux. Il n'était plus qu'à quinze mètres du sol...il venait de chuter de huit mètres.

     

     

     

    Il inspira profondément, regarda le faîte du filin et recommença à monter. Lorsqu'il toucha les tuiles, d'une détente prodigieuse dictée par la peur ressentie, il posa les pieds sur le sol ferme. Personne. Son cœur cognait à tout rompre. D'un revers de main, il essuya son front en sueur. Lorsqu'il eut retrouvé une respiration normale, Richard remonta le filin et le cacha entre deux poutrelles puis il se mit à reconnaître le terrain.

     

     

     

    Les chapelles se détachaient de la trame céleste en ombres chinoises. Il se faufila entre les colonnes, défiant le silence. Un rai de lumière provenant de l'extrémité du couloir de méditation attira son attention. A mesure qu'il approchait, des voix lui parvinrent. Des chinois. Le mot « kuai » revenait souvent....vite !

     

    Richard allait risquer un œil à l'intérieur lorsqu'il entendit l'écho d'une conversation derrière lui. Deux hommes venaient dans sa direction. Encore vingt mètres et ils seraient sur lui. Il lui fallait une cachette mais il eut beau chercher, aucune issue, aucun renfoncement ne s'offrait à lui. La confrontation allait être inévitable. Au moment où son espoir s'amenuisait, le mur derrière lui se déroba. Il se sentit tiré violemment en arrière tandis qu'une main se plaquait fermement sur sa bouche. Le mur se referma aussitôt, dans un parfait silence. L'action n'avait pas duré trois secondes !.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    « le PotalaMatin d'hiver »

  • Commentaires

    1
    Lundi 2 Février 2015 à 02:02

    Bonjour Chrisdaniels, il a eu un drôle de parcours semé d’embûches !  Bon lundi, amicalement

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