• Le moineau

     

    Singulière vision ennoblie par l'instant

    d'un moineau confronté aux frimas de l'hiver

    ses pattes engourdies par le vent insistant

    a trouvé un refuge sur mon service en verre

     

    Niché dans une assiette, il s'ébroue lentement

    me regarde souvent, encore tout tremblant

    se demande pourquoi je reste ainsi pantois

    le toisant calmement sans le chasser du doigt

     

    il pense, ce pourrait-il, qu'un humain le garda

    chez lui, sans demander quel intrus il était

    laissant son frêle corps transi se réchauffer

    sans qu'il le pria de le bouter au froid

     

    Il se disait...

     

    se pourrait-il qu'il existât sur terre

    un humain amène et bienveillant

    car toutes les saisons de ses ailes traversé

    il n'en connu aucun, pas même au printemps

    pourtant annonciateur de tendres sentiments.

     

    Enfin, les jours passèrent

    la crainte et la méfiance enfin furent oubliées

    solitude et ennui pour chacun s'épargnèrent

    en créatures de Dieu ensembles apprivoisées

     

    Les mois et les années s'écoulèrent ainsi

    vivant plus en sursis qu'en espérance de vie

    un respect d'amitié et de fidélité.

     

    Quand le piaf plus âgé s'en alla le premier

    en me laissant tout seul, malheureux, affligé,

    demandant la raison, pourquoi une entité

    indulgente et sensée...

    avait fait de l'oiseau un être éphémère...

     et mon coeur plus humain

     et rempli de chagrin...

     

    Un matin de décembre,

    vaincu par le grand âge,

    solitaire, élyséen,

    en vieil homme je partis

    rejoindre mon copain, mon pote, mon ami

     

    cet oiseau, ce moineau, cet être si fragile

    qu'un jour d'hiver chez moi d'émotion accueilli

    réconfort mutuel d'un instant de ma vie

    où l'âge, la maladie en ont été...

    les seuls vrais ennemis.

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 22 Janvier 2015 à 07:24

    L'oiseau et l'homme ont partagé

    2
    Jeudi 22 Janvier 2015 à 07:42

    Je m'aperçois que mon com ne s'est pas posté entièrement, je reprends donc ma plume afin de déposer sur ce joli poème mêlant l'oiseau et l'homme d'une fraternité peu commune. Ils volent dorénavant avec les anges vers les étoiles où la vie et la mort n'ont plus d'importance...!

    Amitiés

    3
    Jeudi 22 Janvier 2015 à 16:48

    Oh! Chrisdaniel... Comme l'histoire est belle ... je suis certaine qu'elle existe quelque part... à commencer par tes mots qui démontre une belle âme. Je t'embrasse avec amitié. Anne.

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