•  

    C'est la petite Nyx qui les réveilla. Le soleil étendait déjà ses rayons brûlants sur la ville. Il était temps de partir à la recherche du Génésien égaré.....le sage Meska. A mesure qu'ils avançaient, traversant les marais, ils furent à peine dévisagés. Les tribus nomades étaient le lot quotidien des habitants de la cité.

     

     

     

    Croisant tour à tour marchands et ouvriers, ils suivirent le flot continu du peuple jusqu'aux abords de la ziggourat. Puis ils se séparèrent en groupes de quatre pour entrer dans un des nombreux sanctuaires réservés au peuple, afin de prier et déposer aux pieds d'Endursag, dieu protecteur des voyageurs, des offrandes de farine et de dattes.

     

     

     

    Placés en retrait, Richard, Chris, Mai et Moon pouvaient apercevoir l'attitude des Sumériens envers leurs dieux, celle de serviteurs envers leur maître, un mélange étonnant fait de soumission, de crainte mais aussi de respect, d'admiration et de confiance.

     

     

     

    Ils savaient que si le service ordinaire des dieux, l'accomplissement des rites multiples ainsi que la célébration des grandes fêtes saisonnières ou annuelles restaient l'apanage des prêtres...tous, du souverain au plus humble de ses sujets, avaient le devoir d'obéir aux dieux, de suivre scrupuleusement leurs prescriptions et de respecter les innombrables règles et tabous qui ponctuaient leurs journées......

     

    ...transgresser cette loi élémentaire était signer son arrêt de mort ou à moindre culpabilité, la misère, la maladie ou le bannissement pour les siens.

     

     

     

    Richard voyait tout cela sur les visages burinés par le soleil et le travail qui ravageait leurs traits vieillis dès leur naissance.

     

     

     

    -Dans quoi avaient-ils mis les pieds...pensa-t-il. Il regarda à la dérobée Mai. Elle était impassible mais en lui prenant la main, il sentait son pouls s'accélérer dès que l'un de ces êtres du passé révolu la regardait avec insistance. Elle baissait alors les yeux, soumise en femme du peuple comme l'étaient ses ancêtres.....ce qui mettait fin à toute suspicion.

     

     

     

    Soudain, une voix s'éleva de derrière une colonne.

     

     

     

    -« Qui donc saura ce qu'au ciel veulent les dieux »

     

    « comment les pauvres que nous sommes connaîtront-ils le plan divin »

     

    « Toi, mon frère, qui hier florissant, agonise aujourd'hui »

     

    « t'interroges sans en comprendre le sens profond »

     

    « tes jours sont comptés. Quoique tu fasses, tu n'es que du vent »......

     

     

     

    Un prêtre venait d'apparaître, débitant sa litanie, flanqué de soldats en armes. Regardant le peuple, il les invitait à se plier plus profondément dans une contrition qui leur enlevait le reste de leur force, à peine le jour levé.

     

     

     

    Finalement, pensa Richard, rien n'avait changé depuis l'aube des temps jusqu'à son siècle....c'était toujours l'asservissement du corps qui protégeait la conscience, l'abnégation de soi, retrouver une âme neuve dans l' hypothétique quête d'une renaissance...la Foi et l'homme, indissociables ...l'une gouverne et l'autre se soumet.

     

     

     

    L'homme de foi descendit quelques marches et s'approcha du groupe. La main de Mai se raidit. Richard la sentait à la limite de l'évanouissement. Il les détailla avec minutie, s'écarta de quelques degrés et s'adressant à une femme très âgée, lui dit en la désignant :

     

     

     

    -Toi ! vieille femme ! viens un peu ici, dans la lumière, que je te vois....comment t'appelles-tu ?

     

     

     

    -Naakéma... vénérable En-Ki.....

     

     

     

    -Je ne t'ai point vue auparavant...es-tu là depuis le dernier coucher ?

     

     

     

    -Oui, vénérable.... je suis arrivée des montagnes du Zagros pour rendre grâce à mon seigneur. !

     

     

     

    -Que me chantes-tu là... vieille cabaretière ! Que tous les jours qui passent, je viens en ce lieu et ne t'ai point aperçue, car mon œil exercé ne t'aurai point oublié, vu ta laideur qui transpire en ce lieu de prières... ! Inanna serait ton âme que faiblesse n'eus point ! Parles ! Perfide sera ta langue qu'on devra la couper, la jeter en pâture à l'aigle d'Etana ! Aaaah ! Aaaah !.....

     

     

     

    Le fourbe riait à gorge déployée suivi de ses laïcs. Puis brusquement, il tourna les talons et se perdit derrière les colonnes du temple. La main de Mai se relâcha et Richard sentit son angoisse disparaître dans un souffle profond.

     

     

     

    Gar s'approcha du groupe et leur dit..... bien justement.....

     

     

     

    -Un homme qui ne peut servir son peuple ne peut servir ses dieux.

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Acadeus fit les présentations :

     

    -cette frimousse de trois pommes...c'est Nyx, ma fille,12 ans. A côté, à la longue barbe, c'est maître Antineus, notre scientifique. A gauche, Zora, une cybernaute, ensuite...le capitaine Mhu et les cyborgs Al, Bê et Ga puis fermant la colonne, les trois androïdes Ohm, Psi et Khi. Au milieu des trois, Khou la cybernaute .....

     

     

     

    -Acadeus.....

     

     

     

    -Pas le temps, Richard...plus tard pour le détail.

     

     

     

    -mais...Acadeus... nous ...qu'est-on sensé faire avec vous?

     

     

     

    -un petit voyage dans le passé...ça vous dirait ? Fit-il amusé, en appuyant à nouveau sur sa montre. Nous allons bientôt y aller, on attend notre vénéré Maître.

     

     

     

    A peine a t-il fini sa phrase qu'un personnage imposant se matérialise à ses côtés.

     

     

     

    -je vous présente Maître Gar, notre dirigeant planétaire et chef suprême.

     

     

     

    Ce dernier les salua avec déférence.

     

     

     

    Il était aussi grand qu'Acadeus et il émanait de lui une prestance innée et une force prodigieuse.

     

     

     

    Richard et Chris n'étaient pas ce qu'on peut appeler des mauviettes mais le personnage dégageait une puissance largement supérieure, ce qui eut pour effet d'arracher des waouh admiratifs de la part de Mai et Moon.

     

     

     

    Bah...pensa Richard, légèrement jaloux, qu'a-t-il de plus que moi........

     

     

     

    La colonne se mit en marche, Gar en tête.

     

     

     

    La nuit était noire et glaciale. L'absence de lune favorisait l'intrusion du groupe mais ajoutait une note angoissée à l'atmosphère lugubre de l'endroit. Accrochés à la végétation de la palmeraie entourant les premières maisons, ils étaient en totale sécurité. Tapis, ils apercevaient l'enceinte ovale du temple d'Ea. Sur leur gauche, un bras de l'Euphrate coulait, tranquille. Quelques barques balançaient au gré des vaguelettes créant des clapotis à la manière d'un burin de ciseleur. Pas un bruit extérieur ne venait briser ce charme du monde oublié. Gar, après avoir décrété un tour de garde à chacun des androïdes, pria le reste de la troupe de se reposer jusqu'au lever du soleil. Zora, au creux de son épaule, s'endormit aussitôt tandis qu'il repassait, dans sa tête, toutes les phases de la récupération du lendemain.

     

     

     

    Quant à Richard, Chris et leur compagne, légèrement en retrait, ils ne tardèrent pas à rejoindre Morphée, rassurés par la présence du groupe d'assaut et de leurs nouveaux amis.

     

     

     

    Soudain, Richard se réveilla d'un seul coup, conscient d'une présence à ses côtés. Acadéus.

     

     

     

    -Pardonnez moi, mon ami, mais je dors très peu et Je ne voulais pas vous réveiller.

     

     

     

    -Beh...maintenant...c'est fait ironisa-t-il...alors causons si vous voulez bien.

     

     

     

    -Si tel est votre souhait, que désirez vous savoir ?

     

     

     

    -

     

    -Vous disiez tout à l'heure que votre civilisation était âgée de trois milliards d'années.....exact ?

     

     

     

    -c'est vrai.

     

     

     

    -OK...mettons...mais notre espèce atteint péniblement les 200.000 ans....alors ?

     

     

     

    -faux....sur Terre, c'est votre théorie dominante mais c'est faux, répliqua Acadeus. Ce que je vais vous dire maintenant va totalement à l'encontre de tout ce que vous avez appris. Notre civilisation a atteint son apogée en technologie aux environs de 2 milliards d'années. Notre évolution a été très lente contrairement à vous parce qu'aucune ingérence extérieure n' a provoqué ce petit coup de pouce auquel vous avez bénéficié par nos soins il y a quelques 200.000 ans.

     

     

     

    -vous voulez dire que notre évolution a été possible et rapide grâce à vous ?

     

     

     

    -Tout-à-fait. Si vous examinez votre génome de manière moins superficielle, vous vous apercevrez qu'une séquence d'ADN non répertoriée s'est intégrée aux premiers hominidés tels que l'homo Habilis ou plus récemment, l'Homo Erectus. La raison....un voyage temporel de notre part au Moyen-Orient qui s'est mal passé. Une partie de notre race évoluée est restée prisonnière sur Terre. Par la suite...contact avec des hommes archaïques et modernes..métissage...bref, votre évolution est faite d'hybrides dont nous faisons partis....mon ami !

     

     

     

    L'explication fournie par Acadeus avait de quoi bouleverser toute la généalogie humaine telle qu'on la connaissait depuis que ce dernier avait ensemencé la Terre, rendant obsolète toute la théorie du génome humain...et par là même celle de Darwin.

     

     

     

     

     


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    Je m'appelle Acadeus. Le fait de ma présence ici parmi vous est le résultat d'une technologie appelée téléportation et...

     

     

     

    -Pardonnez moi monsieur Acadeus mais....

     

     

     

    -professeur Acadeus...s'il vous plaît.... mais appelez moi Acadeus. Oui ?

     

     

     

    -Acadeus...Okay !. pour en revenir à votre technologie, je croyais que la téléportation quantique était impossible vu la reconstruction des particules subatomiques trop aléatoire.

     

     

     

    -Il y a de nombreuses siècles que nous maîtrisons ce que vous appelez la mécanique quantique mais le procédé que nous utilisons est basé sur l'acoustique et les infrasons. Ce même procédé est appliqué lors du déplacement de nos vaisseaux.

     

     

     

    -D'après ce que je sais..renchérit Richard...je croyais qu'aucun son ne pouvait se propager dans l'espace vu qu'il n'y a aucun support pour le renvoyer...c'est le vide.

     

    Légèrement agacé d'être constamment arrêté dans son explication, Acadeus respira un bon coup et continua :

     

     

     

    -En effet, mon ami...mais le procédé que nous utilisons est plus élaboré. Je n'en dirais pas plus....pour l'instant.

     

     

     

    -Pardonnez moi..Acadeus mais une question me brûle aussi les lèvres....Qui êtes vous ? ….d'où venez vous ?

     

     

     

    -Ce sont deux questions, mon ami... mais je vais tenter d'y répondre de façon claire mais brève. Notre civilisation est née il y a trois milliards d'années sur Génésia ,ma planète située dans la constellation du Paon dans le système HD196050.

     

     

     

    -Trois milliards d'années !!!!!! waouh !... c'était bien avant......

     

     

     

    -avant quoi ? Rétorqua Acadeus, agacé...Vous ?...pas vraiment !

     

     

     

    -?!?!?! …...

     

     

     

    -mon jeune ami....ce serait trop long à vous expliquer. J'y remédierai plus tard mais actuellement, j'ai autre chose... sur le feu...vous dites comme ça, non ? Allez ! Venez....tous !

     

     

     

    Acadeus se leva d'un bond, gagna le sommet de la dune et s'accroupit. Intrigués, nos quatre amis le rejoignirent et firent de même.

     

     

     

    .Qu'est-ce que c'est tout ça ? Demanda Moon, les yeux rivés sur la colossale construction. et l'immense métropole gravitant autour.

     

     

     

    -c'est une ziggourat, un édifice de la troisième dynastie sumérienne.

     

     

     

    -Elle est bien conservée....depuis le temps...et j'ignorais qu'il en existait encore une en Irak !...et cette ville ? toute neuve ? Dit Richard

     

     

     

    Acadeus le regarda dans les yeux puis conscient de sa sincérité, lui répondit :

     

     

     

    -A quelle époque... Richard...croyez vous être ?

     

     

     

    -vingtième bien sûr !.....quoique....maintenant, j'en doute !...

     

    Acadeus dodelina de la tête, amusé par l'expression ahurie de Richard.

     

    -Non. Nous avons remontés le temps. Vous, transférés en premier lieu et moi....tout-à-l'heure... mais vous savez bien sûr!.... Un petit topo pour faire simple.....Nous nous situons en l'An 2700 avant JC, en Mésopotamie. Cet édifice, c'est la Ziggourat d'Ur...l'autre, là-bas....c'est Eridu. et la ville s'appelle Sumer.

     

     

     

    Nos quatre amis furent désarçonnés par cette révélation. Moon balbutia... «  maman « ...quant à Mai, elle poussa un léger « Oh ! » .Richard et Chris, pour leur part, conservaient leur superbe mais n'en pensaient pas moins.

     

    -une question ? Hasarda Richard ;

     

     

     

    -allez-y !….

     

     

     

    -Pourquoi et que venons nous faire ici ???

     

     

     

    -Richard, vous n'avez pas le sens de la proportion....il s'agit toujours de deux questions ironisa encore Acadeus avec un sourire.

     

    Puis il termina sur :

     

     

     

    -on doit récupérer une personne captive dans le temple mais on ne sera pas tout seuls.

     

    Retroussant sa manche, il appuya sur un objet ressemblant à une montre fixé à son poignet.

     

     

     

    Quelques secondes plus tard, un groupe disparate de personnes .treize pour être exact.se matérialisa comme l'avait fait Acadeus quelques instants auparavant.....

     

     

     

    Mais pourquoi disparate ...pensa Richard....en réprimant un frisson le long de sa colonne vertébrale......Qui étaient-ils ? Et ces colosses qui ressemblaient à des catcheurs américains..en fin de colonne.....ah.....il en avait des questions !....

     

     

     

     

     


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    Soudain, une fumée légère envahit la pièce. Elle éclatait en lunules crochues sur le sol froid et métallique, s'agglutinant en vapeurs légères et blanches qui s'insinuaient le long de leurs habits pour s'immiscer vers les narines, brouillant leurs idées déjà bien obscurcies et annihilant toute volonté.....

     

    En reprenant leurs esprits, ils prirent aussi conscience de leur environnement. Ils se trouvaient en pleine nature, une nature faite de sable à perte de vue. Le vaisseau comme le voilier avaient disparu. Au loin, le soleil se couchait, dévorant l'horizon en un immense brasier. Bientôt, le crépuscule les plongea dans une semi obscurité balayant l'horizon en ombre chinoise et où la seule lumière était nappée de tons bleutés dans un firmament à l'infini étoilé.

    La température baissait rapidement. Leurs habits, spécifiques aux bédouins n'allaient pas les protéger longtemps.  Ils portaient des vêtements amples blancs couvrant la peau mais permettant au vent de s'engouffrer afin de rafraîchir le corps ; ils étaient coiffés d'un Keffieh, un large foulard qui, placé sur la tête était maintenu en place par une corde rigide appelée Agal, ce qui les protégeait d'un éventuel vent de sable ; mais, pour l'heure, ce qui importait, c'était de se protéger contre le froid qui s'installait peu à peu depuis que le soleil avait regagné l'horizon.

     

    Richard avança :

     

    -Tout le monde va bien ? Mai ? Moon ? Chris ?

     

    Après avoir été rassuré sur leur état, Richard monta en haut d'une dune qui surplombait les autres et ce qu'il vit le stupéfia.

    A peine fut-il remis de sa vision que, tout près de lui, un homme se matérialisa. Il fit un bond en arrière et déséquilibré, chuta lourdement sur le sol, heureusement sans conséquence vue sa consistance. L'homme s'approcha pour le relever. Il était très grand, presque sept pieds. D'un âge avancé, il avait de longs cheveux blancs qui tombaient sur les épaules. Son visage caucasien était d'une douceur extraordinaire et inspirait le respect et la confiance. La main tendue, il attendait.

     

    -Venez mon ami, soyez sans crainte, je ne vous mangerais pas...ce n'est que ma main.... ironisa-t-il en le ramenant à la verticale.

    Sa voix était claire, extraordinairement douce. Richard fut surpris aussi par sa poigne ferme et sa force, inhabituelle pour son apparence qu'il estimait octogénaire. Derrière lui, ses trois compagnons restaient en contrebas, figés par l'apparition soudaine de l'inconnu.

     

    Bientôt, ils se retrouvèrent tous assis en rond entre deux dunes et devant un bon feu de bois sorti de je ne sais où. Mais qu'importait, ils retrouvaient avec la chaleur figure humaine.

     

    Anticipant leurs questions, il se présenta et satisfait aux interrogations que les quatre aventuriers se posaient depuis leur enlèvement.

     

     

     


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