• Requiem en sursis...

    L'oubli, c'est la transparence physique et l'effacement progressif et spirituel d'un être humain qui conduit inexorablement vers la mort identitaire. Alzheimer...j'y ai souvent pensé étant plus jeune.....et si cela m'arrivait ?...me suis je dit, pourquoi n'écrirais-je pas, lors de ma retraite, ce qu'a été ma vie.... ?

     

    Et puis...je raconterais quoi ?...mon enfance ?...inexistante, à courir d’hôpital en hôpital ?...ma période ado...pas folichonne, faite de claustration qui influa sur mon imagination ? ou le reste de ma vie, plus riche en événements afin de rattraper le temps perdu ?....Non !

    L'imagination est le précepte nécessaire pour faire un bon livre et se résumer à écrire sa vie en exutoire parce qu'elle intéresse ceux qui la lisent est simplement du voyeurisme intime. On est si attaché à divulguer nos peurs, nos joies intimes qu'on oublie la quintessence de notre imaginaire, le reléguant au second plan. C'est une erreur. Je vis ma vie, elle m'envahit mais je m'en débarrasse en la donnant aux autres. C'est un procédé malsain. Chacun à la sienne. Les gens sensés n'ont pas besoin d'une vie supplémentaire à assumer. Hugo n'a jamais parlé de sa vie, raconté ses joies, ses peines. Il avait cette façon de les faire ressentir à travers ses écrits. Vous me direz qu'à connaître la vie des autres, on apprend beaucoup de la sienne en évitant les mêmes erreurs à ne pas commettre. Ce perfectionnement s'il en est, j'appellerai plutôt cela du plagiat intimiste. Cette façon d'imposer des événements passés comme s'ils faisaient partie de l'histoire du monde....quelle aberration. Laissons cela aux historiens, ils sont capables de mettre en scène l'histoire puisque chaque acte décrit dans leur livre semble se répéter et leur appartenir, fussent-ils possesseurs d'un pouvoir ubiquitaire pour retracer à chaque instant la vérité qui semble être la leur.....pas celle forcement de l'histoire telle qu'elle s'est passée. 

    Que je sache, cette dernière est faite par des hommes tournés vers le passé, en hommage avec ceux qui l'ont fait. Si notre avenir est fait de celui-ci, le présent étant fugace, abordons le avec un maximum de clairvoyance, débarrassé de ces chaînes ancestrales qui nous empêche d'avancer avec sérénité.

    La majorité de ceux qui se réfugient dans le passé, et j'en fait hélas partie, ont un goût amer dans leur bouche, un goût salé d'un si j'avais su ou d'un si j'avais pu nappé de regrets intenses et éphémères. Leur conservation est une destruction mentale de notre faculté d'adaptation temporelle et dont de nous-mêmes. Ne sommes nous pas déjà frappé d'Alzheimer où le seul refuge existant reste nos souvenirs à la merci de cette mort identitaire ? Laissons les souvenirs à ceux qui leur permettent de vivre encore, plus longtemps, leur seul refuge face à l'oubli. Personnellement, j'ai tiré les leçons de mes souvenirs. Inutile de les faire resurgir en écrivant un livre car même si leur force à diminué, j'aurai toujours conscience de leur appartenir.

    « CONTE SUR LA SOLITUDE »

  • Commentaires

    1
    Lundi 24 Novembre 2014 à 00:58

    Bonjour Chris Daniel... je vais vite te mettre dans mes contacts ainsi je te retrouverai!  Je reviendrai demain lire ton texte car il est presque une heure du matin.... ce que j'ai parcouru me touche... Bisous si tu le  permets Anne.

    2
    Jeudi 27 Novembre 2014 à 08:37

    Coucou Chris Daniel, je ne pense pas que les souvenirs perdent de leur intensité ... Oui cette mauvaise maladie a touché maman , elle n'avait que 58 ans... Et est partie à 84 ans.... 

    AUCUNE VIE N'EST INEXISTANTE...  Surtout lorsque la maladie interfère... Ton récit est poignant... Je t'envoie mon amitié. Anne.

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    3
    Vendredi 2 Janvier 2015 à 21:47

    Bonne année Chris Daniel ... j'ai répondu à ton commentaire... Sourire... Anne.

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