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    L'Amour Éternel...existe-t-il ? ...son immatérialité...sa survie au-delà de la vie...dans la mort...est-ce un mythe ? une gageure du pragmatisme ?

     

    .....Peut-être ce que Victor Hugo a écrit à Adèle Fouchet, dans la nuit du 20 octobre 1821, dans ses « lettres à la fiancée »...


    je cite :

     

    L'Amour immatériel est éternel parce que l'être qui l'éprouve ne peut mourir. Ce sont nos âmes qui s'aiment et non nos corps.

     

    Se faire une idée vraie ou une idée fausse sur la question équivaut à savoir si cette idée peut être utile ou non... mais n'allons pas plus loin, nous serions alors en plein débat philosophique et comme à son habitude, cela risque de durer plusieurs heures sans en connaître forcement la réponse.

     

    Non, ce que je voulais vous dire est bien plus simple et plus intime.

     

    Le lundi 29 août de l'an de grâce 88, j'ai reçu une lettre de ma compagne dans laquelle il était rédigé ce poème de Dante Gabriel Rossetti. Je laisse, à votre bon vouloir, le plaisir d'en déguster les mots et, en fermant les yeux, d'en déduire, qu'après tout, c'est peut-être cela.....L'Amour Éternel.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Figés tels des statues, les quatre aventuriers du voilier regardaient l'immense triangle d'acier glisser au dessus d'eux, les accompagnant sur cette mer d'huile, comme si le temps s'était arrêté. Un sifflement continu, presque inaudible, en ultrason, sortit soudain de l'intérieur du vaisseau les enveloppa tout entier et ils s'affaissèrent sur le pont, inconscients.

    Lorsque Richard rouvrit les yeux, comme à travers un brouillard, il était dans une salle si faiblement éclairée qu'il écarquilla les yeux tout en balayant l'espace de son bras qu'il eut du mal à bouger. Une légère effervescence régnait autour de lui. Une silhouette floue évoluait dans cet endroit inconnu, tout près de lui, qu' il n'arrivait pas à discerner distinctement. Il entendit quelqu'un parler sans comprendre les paroles mais il s'aperçut que c'était sa propre voix qui émettait ces sons feutrés et déformés comme sur une bande magnétique...

     

    Soudain, un visage se pencha sur lui. Instinctivement, il recula mais il se heurta durement à une surface plane, froide ce qui lui arracha un léger miaulement qui eut le mérite de le surprendre et de le réveiller totalement. Il reconnut Mai.

     

    -Tu es revenu parmi nous...mon bel aventurier ?....dit-elle.

     

    Mais il avait du mal à reconnaître sa voix.

     

    -Que se passe-t-il ? Où sommes nous ? Chris ? Moon ? émit-il....des fluctuations orales presque incompréhensibles

     

    -Tout doux Richard....on est là !

     

    répondirent deux voix, sur sa droite, qui semblaient venir d'outre-tombe.

     

    Il essaya de se lever mais son corps semblait peser une tonne. Il pensa dans son for intérieur qu'il devait être salement amoché pour ne pas pouvoir s'élever à la verticale. A cette pensée, Il s'énerva un instant mais il eut beau gesticuler, il avait toujours du mal à bouger. De guerre lasse, il abandonna...

     

    pour l'instant...pensa t-il.

     

     

     

    Alors, il prit conscience de son environnement.

     

    Ils étaient dans une grande pièce, d'une vingtaine de mètres carrés, froide d'aspect, totalement vide, sans aspérités, sans décoration.

     

    Il vit Mai, assise à côté de lui, qui le regardait, légèrement effrayée. Chris et Moon étaient de l'autre côté de la pièce, blottis l'un contre l'autre. Il voulut les rejoindre mais sans succès, comme collé à ce revêtement glacé.

     

    -C'est inutile Richard ! J'ai essayé ! On doit être dans un compartiment régi par la pesanteur, c'est la raison pour laquelle notre corps semble peser une tonne et nous force à l'immobilité....

     

     

     

    Sa voix lui parvenait par pulsions, légèrement étirée, déformée. Il fallait faire un gros effort pour recoller ses mots en une phrase cohérente et accessible.

     

    Soudain, Richard comprit tout. Il était allé voir une conférence scientifique un jour sur la gravité, la pesanteur et le temps qui s'y rattache. Ils se trouvaient dans une pièce du vaisseau inconnu à forte gravité où le temps s'écoulait plus lentement d'où la conséquence d'une voix déformée, ralentie temporellement.

     

    Mais leurs ravisseurs......qui étaient-ils ? Et surtout...de quoi avaient-ils l'air ? Il avait bien une petite idée mais......

     


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  • L'été de la peur VI

     

     

     

     

    Un jour de traversée de La Sonde ; la brise vient du sud-est, apaisante comme une main de marraine. L'ennui s'installe déjà dans le cockpit. Les filles sont allongées sur leur couchette. Chris est sur le pont, adossé à l'hiloire, le regard perdu dans l'immensité des étoiles. Difficile de faire plus calme après un tangage des plus houleux à proximité du détroit de Jakarta, apaisé par un alizée venu de l'embouchure de l'Océan Indien, après avoir dépassé l'île de Sanghyang. Un léger roulis ponctué de bruissements rassurants berce maintenant le voilier et semble agir sur leur mental, favorisant l'endormissement.

     

     

     

    La mer est d'huile. La lune diffuse des poissons d'argent en éclaboussures sur la crête des vagues. La main sur la bôme, Richard se plaît à contempler cet espace tranquille et apaisant. Il réprime un bâillement. Ils sont en plein équateur.

     

     

     

    Soudain, Chris bondit, tel un clown issu de sa boîte.

     

     

     

    -Richard !!....frangin !.. répète-t-il avec une voix plus étouffée en désignant le ciel.

     

     

     

    Richard, en tournant la tête, aperçoit l'espace autour de lui qui s'obscurcit ; il lève un regard qui se heurte à une masse sombre au dessus d'eux, une masse qui semble s'étendre, dévorant les paillettes d'argent à mesure qu'elle avance. Pas un bruit. Un silence de mort. La masse inquiétante glisse doucement le long du pont. Richard frissonne. Des réminiscences s'imposent en lui. Il sait en cet instant qu'il a déjà vécu ça...un souvenir qu'il avait presque oublié....

     

     

     

    1977, année de tous les dangers... Richard retrouve un épisode de sa vie où son esprit cartésien a ressenti une semblable émotion. Il était parti de Boston pour regagner une succursale de son journal à Chicago. L'appareil s'était stabilisé à 10000 mètres et trouvé sa vitesse de croisière lorsqu'il fut secoué comme victime de trous d'air, du moins le croyait-il. En se penchant vers le hublot, il aperçut des boules de lumière intense en formation anarchique, se déplaçant à très grande vitesse autour de l'appareil. Ces objets semblaient scanner l'intérieur du 747. L'une d'elles s'approcha tout près du hublot où se tenait Richard, tournoya un instant et disparut en un éclair. Ce dernier s'écria tout haut :

     

     

     

    ....je sais que je ne suis pas très beau...mais quand même, de là à s'enfuir en courant.....

     

     

     

    ce qui eut pour effet de dérider l'atmosphère autour de lui et chacun se prit à rire de cette amusante conclusion.

     

     

     

    Lors de l'atterrissage, le reporter se mit en quête des pilotes. Beaucoup de questions trottaient dans sa tête et il voulait en avoir le cœur net. Bien entendu, ces derniers furent en pleine et totale dénégation et ils abrégèrent le dialogue. Cependant, Richard, fin psychologue, ne fut pas dupe de leur volonté de concert, à cacher ce fait divers.... Il les comprenait aisément. Un tel témoignage...et ces anomalies, fussent-elles vraies ou farfelues, ne pouvait que nuire à leur futur avancement.

     

     

     

    Or, ce qu'il ignorait, c'est que les aiguilleurs du ciel de Boston en relation avec les pilotes lors du vol avaient décelé ces mystérieuses boules lumineuses sur leurs écrans de contrôle.....

     

    Mais à quoi bon chercher plus loin...

     

    Richard apprit bien plus tard que l'Armée de l'Air en partenariat avec la C.I.A et sur les ordres de la NSA avaient imposé leur veto, récupéré l' information et classé l 'affaire du Boeing 747 sans suite, prétextant comme origine, des phénomènes banals et naturels....comme d'habitude.

     

    Aussi, ne chercha-t-il pas à explorer plus profondément la question et tint pour acquit la conclusion de l'Armée.

     

     

     

    Pourtant, le reporter n'était pas né de la dernière pluie. Son expérience, ses différentes relations avec des personnes influentes, faisaient qu'il arrivait toujours à connaître un semblant de vérité dans tous les domaines liés à l'inexplicable et ce, même s'il demeurait un indécrottable sceptique......

     

     

     

    jusqu'à aujourd'hui où, lors d'un périple maritime autour des îles indonésiennes, il venait d'être mis en présence d'un objet volant.... à priori non identifié.

     

     

     


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    Pelabuhan Sape, gros village de pécheurs, était situé à l'extrémité est de Sunbawa. Le temps avait radicalement changé depuis leur incursion sur Komodo. La mer avait été capricieuse, alternant calme et furie ; louvoyer entre ces îles de la Sonde n'avait pas été une mince affaire, aussi c'est avec un certain plaisir que nos quatre aventuriers avaient pu gagner la grande baie de Sape en un seul morceau. En fait, Richard en avait fait l'expérience quelques années auparavant en se rendant à Bali. Il avait dû naviguer ferme pour s'y rendre, essuyant tempête sur tempête dans une mer considérée comme la plus dangereuse au monde....il avait oublié. Il avait une excuse. Le séjour à Bali avait largement compensé les moments pénibles qu'il avait dû endurer pour se rendre dans cette île magnifique....un peu magique.

     

    A peine débarqués, ils s'étaient mis à la recherche d'un point d'asile afin de pouvoir manger et dormir mais ce fut peine perdue. Un terminal ferry était en construction et la civilisation avait de la peine à s'incruster dans cette région reculée. Aussi, en désespoir de cause, ils avaient regagné le voilier et après un frugal repas, avaient rejoint les bras de Morphée, exténués par les événements de la journée.

     

    Le lendemain matin, le soleil avait, à travers le hublot, trouvé son chemin, inondant de ses rayons déjà chauds, la chevelure de Mai, encore lovée sur la couchette. Richard, quant à lui, était levé depuis l'aube et une bonne odeur de café, d'omelette et de pancakes avait envahi la coursive du bateau, ce qui eut pour effet de réveiller le reste de la troupe.

     Un quart d'heure plus tard, nos quatre aventuriers étaient attablés dans la cabine principale, ingurgitant en silence un copieux petit déjeuner. L'atmosphère était pesante. Les deux mâles avaient essuyé un refus catégorique lorsqu'ils avaient voulu entamer les préliminaires d'un petit câlin..... La vengeance était un plat qui se mangeait froid chez nos jeunes eurasiennes.....et si c'était compréhensible pour elles, ça ne l'était pas forcément pour eux, trouvant l'épisode de Komodo plutôt excitant et dangereusement addictif.

     

    Ce fut Chris qui brisa le silence.

     

    -Bon !.....que fait-on aujourd'hui ? On va sur mon île ?...ou on rentre......

     

    Au bout de quelques minutes, l'avis était partagé mais non conciliable... Comme il fallait s'en douter, les filles voulaient rentrer. Jade manquait à Mai et Moon était accro......à la civilisation après l'épisode de la veille. Quant aux hommes, ils n'avaient pas eu leur mot à dire, car ne dit-on pas....Ce que femme veut...Dieu le veut ?

     

    Le temps avait changé en fin de matinée lorsqu'ils avaient repris la mer. Ils avaient suivi la côte à bonne distance afin d'éviter les récifs et étaient remonté vers l'ouest, vers Bali et Jakarta afin de gagner Singapour, le point de ralliement des Desmond lorsque les affaires tournaient mal....plus de deux mille kilomètres...un peu plus de onze cents milles....Il pouvait s'en passer des choses........

     

     

     

     

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