• Il faisait effroyablement froid, il neigeait depuis le matin ; il faisait déjà sombre et le soir approchait, le soir du dernier jour de l'année. Au milieu des rafales, par ce froid glacial, une pauvre petite fille marchait dans la rue : elle n'avait rien sur la tête, elle était pieds nus. Lorsqu'elle était sortie de chez elle le matin, elle avait eu de vieilles pantoufles beaucoup trop grandes pour elle. Aussi les perdit-elle lorsqu'elle eut à se sauver devant une file de voitures ; les voitures passées, elle chercha ses chaussures ; un méchant gamin s'enfuyait emportant en riant l'une des pantoufles ; l'autre avait été entièrement écrasée. 
    Voilà la malheureuse enfant n'ayant plus rien pour abriter ses pauvres petits pieds. Dans son vieux tablier, elle portait des allumettes : elle en tenait à la main un paquet. Mais, en ce jour, la veille du Nouvel An, tout le monde était affairé ; par cet affreux temps, personne ne s'arrêtait pour considérer l'air suppliant de la petite qui faisait pitié. La journée finissait, et elle n'avait pas encore vendu un seul paquet d'allumettes. Tremblante de froid et de faim, elle se traînait de rue en rue.
     
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    Des flocons de neige couvraient sa longue chevelure blonde. De toutes les fenêtres brillaient des lumières : de presque toutes les maisons sortait une délicieuse odeur, celle de l'oie, qu'on rôtissait pour le festin du soir : c'était la Saint-Sylvestre. Cela, oui, cela lui faisait arrêter ses pas errants.
     Enfin, après avoir une dernière fois offert en vain son paquet d'allumettes, l'enfant aperçoit une encoignure entre deux maisons, dont l'une dépassait un peu l'autre. Harassée, elle s'y assied et s'y blottit, tirant à elle ses petits pieds : mais elle grelotte et frissonne encore plus qu'avant et cependant elle n'ose rentrer chez elle. Elle n'y rapporterait pas la plus petite monnaie, et son père la battrait. 
    L'enfant avait ses petites menottes toutes transies. « Si je prenais une allumette, se dit-elle, une seule pour réchauffer mes doigts ? » C'est ce qu'elle fit. Quelle flamme merveilleuse c'était ! Il sembla tout à coup à la petite fille qu'elle se trouvait devant un grand poêle en fonte, décoré d'ornements en cuivre. La petite allait étendre ses pieds pour les réchauffer, lorsque la petite flamme s'éteignit brusquement : le poêle disparut, et l'enfant restait là, tenant en main un petit morceau de bois à moitié brûlé.
     
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            Elle frotta une seconde allumette : la lueur se projetait sur la muraille qui devint transparente. Derrière, la table était mise : elle était couverte d'une belle nappe blanche, sur laquelle brillait une superbe vaisselle de porcelaine. Au milieu, s'étalait une magnifique oie rôtie, entourée de compote de pommes : et voilà que la bête se met en mouvement et, avec un couteau et une fourchette fixés dans sa poitrine, vient se présenter devant la pauvre petite. Et puis plus rien : la flamme s'éteint. 
    L'enfant prend une troisième allumette, et elle se voit transportée près d'un arbre de Noël, splendide. Sur ses branches vertes, brillaient mille bougies de couleurs : de tous côtés, pendait une foule de merveilles. La petite étendit la main pour saisir la moins belle : l'allumette s'éteint. L'arbre semble monter vers le ciel et ses bougies deviennent des étoiles : il y en a une qui se détache et qui redescend vers la terre, laissant une traînée de feu. 
    « Voilà quelqu'un qui va mourir » se dit la petite. Sa vieille grand-mère, le seul être qui l'avait aimée et chérie, et qui était morte il n'y avait pas longtemps, lui avait dit que lorsqu'on voit une étoile qui file, d'un autre côté une âme monte vers le paradis. Elle frotta encore une allumette : une grande clarté se répandit et, devant l'enfant, se tenait la vieille grand-mère.
     
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            - Grand-mère, s'écria la petite, grand-mère, emmène-moi. Oh ! Tu vas me quitter quand l'allumette sera éteinte : tu t'évanouiras comme le poêle si chaud, le superbe rôti d'oie, le splendide arbre de Noël. Reste, je te prie, ou emporte-moi.

            Et l'enfant alluma une nouvelle allumette, et puis une autre, et enfin tout le paquet, pour voir la bonne grand-mère le plus longtemps possible. La grand-mère prit la petite dans ses bras et elle la porta bien haut, en un lieu où il n'y avait plus ni de froid, ni de faim, ni de chagrin : c'était devant le trône de Dieu.
     
            Le lendemain matin, cependant, les passants trouvèrent dans l'encoignure le corps de la petite ; ses joues étaient rouges, elle semblait sourire ; elle était morte de froid, pendant la nuit qui avait apporté à tant d'autres des joies et des plaisirs. Elle tenait dans sa petite main, toute raidie, les restes brûlés d'un paquet d'allumettes.
     
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    - Quelle sottise ! dit un sans-cœur. Comment a-t-elle pu croire que cela la réchaufferait ? D'autres versèrent des larmes sur l'enfant ; c'est qu'ils ne savaient pas toutes les belles choses qu'elle avait vues pendant la nuit du Nouvel An, c'est qu'ils ignoraient que, si elle avait bien souffert, elle goûtait maintenant dans les bras de sa grand-mère la plus douce félicité.  
    conte d'Andersen.
     

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  • -A-t-on le choix ?.....humm....mais je pense que je vais vous faire confiance. Pourquoi ?

     

    -bien. Je vais sortir, aller me promener et préparer le trajet jusqu'au marais afin de constater qu'il n'y a aucune anormalité. Lorsque je n'ai pas mes cours qui me prennent tout l'après-midi, j'ai l'habitude de marcher jusqu'aux différents temples, réciter quelques litanies et recevoir quelques doléances du peuple de la principauté. Si l'on ne me voit pas, certains penseront que je suis souffrant et viendront pour s'enquérir de ma santé....ce qui serait dangereux pour vous que vous soyez vu sans que je vous ai présenté. Comme vous n'êtes pas ce qu'on pourrait appeler très.....ordinaires, ils commenceraient à se poser des questions et y répondre constituerait votre propre condamnation.....et la mienne par la même occasion...En attendant soyez mes hôtes. Nous nous restaurerons dès mon retour. Je vais donner les ordres qui s'imposent pour que ces quelques heures vous soient les plus agréables possibles.

     

    Le groupe des Génésiens l'avait écouté avec la plus grande attention. Quant à nos quatre amis, n'étant pas munis du translater, ils commençaient à trouver le temps long à écouter ces longues palabres dont ils ne saisissaient pas le moindre mot. C'était à la fois frustrant de ne rein comprendre mais aussi rassurant au vu de l'attitude sereine adoptée par leurs « kidnappeurs ».

     

    Sur ses paroles, Nammu s'éclipsa pour sa promenade quotidienne. Seul Acadeus s'inquiéta de la confiance que le Maître avait donné au prêtre....sans raison semble t-il puisque quelques deux heures plus tard, le prêtre réapparaissait, l'air détendu d'une personne qui n'avait rien à cacher ou a ourdir.

     

    Comme convenu, durant cette absence, le personnel de cuisine avait concocté un repas des plus alléchant. Le prêtre avait mis les petits plats dans les grands......jamais festin ne fut autant apprécié que celui qui leur fut présenté et servi. Seuls les cyborgs furent exclus de la table...et pour cause.

     

    Quant à la jeune Nyx, elle était restée tout le temps de la préparation aux cuisines, se documentant sur la vie et mœurs de cet étrange peuple qui était, d'après le maître, ses ancêtres.

    Elle savait maintenant comment les aliments étaient accommodés, « embellis » comme disait le cuisinier du prêtre. Elle avait été frappée par la diversité des denrées dans ce pays où, à part les ânes, les chèvres...et les roseaux, elle n'avait vu aucun autre animal ou plante maraîchère....éblouie par les méthodes de cuisson, à l'eau parfois mélangée de graisse, à la vapeur, au four de briques rouges, sous la cendre ou à la braise....surprise par les ustensiles utilisés, la complexité des opérations culinaires ou le « nuhatimmum » excellait, faisant de lui un artiste accompli.....subjuguée par les mélanges, les ingrédients multiples, la recherche des saveurs subtiles et les présentations appétissantes......tout cela l'avait laissée dans une espèce d'euphorie boulimique qui la rassasiait amplement. C'est pourquoi, elle passa les deux heures suivantes dans le patio aux côtés des cyborgs Al, Bê et Ga. De la cour, elle les imaginait, écœurée, devant cette foison de plats remplis de bœuf, mouton, chevreau, d'oiseaux et de volailles grillés, bouillis, cernés de légumes savamment préparés et de sauces riches en condiments où l'ail prédominait....Elle eut un petit faible pour les fruits frais ou confits, les gâteaux aromatisés, le tout arrosé de bière de qualité et de vins provenant des côtes d'Antioche dont elle avait, malgré son jeune âge, apprécié la saveur.....et les effets assoupissants.

     


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  •  

    un plan d'enfer

     

     

     

     

    Gar et ses amis surent, en cet instant qu'ils pouvaient faire confiance à l'homme qui leur faisait face. Tant de sincérité et de loyauté envers le peuple ne pouvaient rendre un homme foncièrement mauvais. De toute manière, ils n'avaient pas le choix.

     

     

     

    -y-a-t'il un moyen pour parvenir, sans trop d'encombres au palais habité par En-Innim ?

     

     

     

    -En effet, il y en a un. Ce soir, les ruelles sont pratiquement désertes...car, récemment, des viols d'esclaves se sont produits et plus personne sinon quelques téméraires s'y aventurent. Pour ma part, je connais un passage, derrière la palmeraie située en amont du fleuve. Jadis, enfant, je passais le plus clair de mon temps à guetter la sortie des restes de repas pris par le lugal de l'époque ; il y avait souvent des quartiers presque entiers de gazelles laissés en pâture aux chiens errants afin qu'ils ne deviennent trop sauvages et, bien entendu, trop zélés et dangereux pour la cité. Au fil du temps, deux lugals se sont succédés et l'avant dernier avait fait murer l'entrée des cuisines, les odeurs nauséabondes du marais d'Al-Sin pénétrant jusqu'aux appartements royaux...Les ouvriers, à l'époque, avaient été payés en monnaie de singe et une nuit, un petit groupe d'entre eux muni de mailloches et de pieux, avant la ronde de la soldatesque, s'est évertué à y creuser un trou afin de permettre aux riverains du marais de participer au prochain festin royal. Hélas, la ronde les a surprit et les amenant au bord du marécage, les exécuta séance tenante. Ils ont pourri, les vautours en ont mangé les trois quart mais le trou n'a jamais été rebouché ! Entre temps, les cuisines ont changé d'emplacement et aboutées à la salle de garde, au nord de la ziggourat. A leur place, se trouve l'entrepôt de jarres et de poteries céramique. Lorsque la nuit aura l'apparence de jais, je vous y amènerai mais c'est très dangereux..... Le marais est le domaine des lions qui rôdent aux abords de la ville en quête de proies et le chemin de Hajji est patrouillé par des nomades démunis transformés en mercenaires pour se procurer des ânes, principales montures du désert....maintenant, pourrais-je vous poser une question ?

     

     

     

    -faites ! répondit Gar qui avait écouté le discours du prêtre avec attention.

     

     

     

    -Avez vous confiance en moi ?

     

     


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  • A l'attention de mes amis(ies) poètes.

     

    La Cerise et le Coquelicot

     

     Un jour, dans un jardin, un coquelicot,

     penché au pied d'un arbre feuillu

     croisa de son regard une cerise

     se balançant au gré du vent d'été.

     

     A voir son rouge éclatant

     qui brillait au soleil,

     le coquelicot, jaloux, lui dit :

     

     -Hello jolie drupe !...

     que de voir ta beauté, ma corolle s'enflamme 

     et chaque jour qui passe, à tes pieds réveillé

     je vois ces beaux messieurs

     sur leur char de métal qui veulent te cueillir.

     Tu verrais du pays

     si d'aventure tu quittais ton bel arbre....

     De ma présence, regardes la détresse

     et par cette apparence d'une goutte de sang

     posée sur ce tapis fleurissant du Printemps,

     personne ne veut de moi...

     et même ces messieurs qui te font la courbette

     me foulent de leurs pieds et me rasent la tête.

     

     La cerise, à ces mots, arrête de bouger

     le regardant de haut, l'apostrophe et lui dit:

     

     -hé !...mais de quoi te plains-tu,

     belle crête de coq,

     les poètes te chantent,

     les peintres te dessinent,

     tu remplis tous les champs,

     les prés environnants

     lorsque arrive l'avril.

     et tu voudrais te plaindre

     de n'être comme moi ?!...

     saches...tes graines de pavot qui te troublent l'esprit

     qu'une fois détachée de l'arbre nourricier,

     je finis dans l'assiette...et l'on ne me revoit plus

     car si mon noyau, mon espoir de renaître,

     ne finit pas en terre,

     je rejoins, in fine, la fange des humains

     aux immondes odeurs....

     

     -tttte......puisque nous en sommes là,

     de toutes ces différences,

     ne crois-tu pas ainsi inverser tous les rôles,

     oublies-tu que naguère, un roi t'a découverte ;

     car ta célébrité est dû à tes bienfaits

     apportés aux humains,

     à ta chair délicieuse et à tes vitamines,

     tes fleurs blanches ou roses si agréables à l'oeil ;

     distillée, macérée, tu enflammes la gorge

     et nombre de gosiers ;

     une part de gâteau pour adoucir le tout,

     un mendiant pour la route....

     et j'en passe...bien encore.

     Alors, c'est vrai,

     ma plainte est ridicule

     et je te félicite

     de cette vie coquette

     qui te sied à merveille

     mais me fait point rêver.

     Dame Nature nous a fait ainsi

     je n'ai point de désir,

     le temps d'une saison,

     et flatté par le vent,

     je demeure, céans.....

     jusqu'au prochain printemps.

     

     

     Moralité :

     Dame Nature nous gratifie de ce qui nous est nécessaire,

     chaque chose est créée pour l'équilibre d'un Tout.

     


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  •  

    -si fait ! Si fait...noble seigneur ! par An-Ki....reposez moi et je vous dirais tout....je connais votre ami...mais, de grâce...reposez moi !...

     

     Gar s'exécuta, conscient que la démonstration de force était suffisamment efficace pour que le prêtre se mette à table.

     

     -Par Asag...noble Seigneur...vous avez le pouvoir d'un dieu !....vous....

     

     -Nammu !!!...

     

     -..Voilà voila !!!...j'ai compris !......

     

     après un bref instant de récupération, le prêtre se prêta docilement aux questions du maître de Génésia.

     

     -Oui !...je connais la personne que vous recherchez ; c'est le prêtre attaché au service du sanctuaire d'Endursag. Êtes-vous de ses amis ?

     

     -question inutile ! il est seulement en possession d'un document qui nous intéresse....alors ?

     

     -document ?.....je ne connais pas ce mot ?!!!!!!

     

     -voyez vous...mon cher ami...commença Antineus, le document est.......

     

     -une tablette !!!.... reprit Gar pour faire court en regardant Antineus... . L'époque est encore aux pictogrammes sur tablettes d'argile et il faudra attendre plus de 3000 ans avant que n'apparaisse le premier parchemin ....alors, pourquoi chercher à faire compliqué....mon cher Antineus !!

     

     -vous avez raison Maître...admit le scientifique en poussant un soupir, fataliste...pourquoi faire compliqué.... !.

     

     Nammu, amusé par la joute verbale, regarda tour à tour le géant blond qui l'avait si généreusement malmené et le scientifique barbu qui ressemblait plus à un prêtre,....

     

     -Alors !!! j'attends !... s'impatienta Gar .

     

     -oui.....votre ami est un mauvais prêtre, cruel et sarcastique.

     

     -Il n'est pas notre ami, je le répète...c'est un voleur et un renégat....ensuite !...

     

     -je ne suis pas étonné ! reprit Nammu.....Combien de voyageurs sont passés entre ses mains, ces derniers temps après avoir été dépouillés de tout ce qu'ils avaient. Le marais est leur dernière demeure. Toujours flanqué de ses hommes, il terrorise la population d'Ur et les enfants ont si peur que, bien des fois, lorsqu'il s'aventure dans la cité afin d'y recueillir des taxes ou acheter des esclaves pour ses terres plantées d'oignons, les enfants n'osent pas venir aux cours que je leur donne.......

     

     -que fait votre souverain ou votre prêtre roi pour vous protéger ?

     

     -Normalement, Lugal Enmebaragesi devrait gouverner les 12 cités, nanti des volontés divines. Il devrait rendre justice au peuple mais la tache la plus sacrée pour lui, la plus méritoire, est de faire construire, entretenir, réparer et embellir les temples. Il est aidé, en cela, par ce prêtre, votre En-innim Meskalamdug, qui ramène tous les profits à lui et à sa seule famille, son fils Akalamdug et son épouse Aka-Dama. Au dessus de tout cela, Les rênes du pouvoir sont entre les mains de l'épouse de notre souverain, Pù-Abi, son mari n'est qu'un homme de paille. Comme la souveraine joue un rôle prépondérant dans la vie publique de la Cité et qu'elle subit l'influence néfaste d'En-Innim, la notion de justice est pratiquement inexistante. Conséquences : enfermements, bannissements et répressions de toutes sortes sont monnaies courantes dans la Cité. C'est la raison pour laquelle, j'ai eu cette réaction d'éloignement lorsque vous m'avez cité le nom de votre ami.

     

     Gar vit rouge...

     

     -Ce n'est pas notre ami !!!!! hurla-t-il, en empoignant le prêtre au colback, le soulevant à nouveau de terre. C'était à la fois démesuré et risible. Mai se retint de rire.

     

     -Tout doux, mon ami....tout doux ! grimaça ce dernier, mi figue, mi-raisin.

     

     Un ange passa, déversant un silence où mouche put voler.....

     

     Richard, Chris et les filles, amusés, suivaient la scène sans rien comprendre. D'une part, Ils n'avaient pas été conviés à prendre part à la conversation mais aussi, ils n'avaient pas été affublés d'un traducteur, une micro-puce branchée sur le cortex qui traduisait chacune de leurs paroles en sumérien, une langue aux dires d'Antineus issue de leurs amis des étoiles, les Anu-na-kis, trois mille ans auparavant et qu'ils avaient oublié.

     

     Richard pensa qu'une fois tous revenus à leur époque, en parfaite santé, il en aurait des choses à raconter.....mais le croirait-on vraiment?

     


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  •  

    Il y eut un instant de flottement durant lequel chacun se toisa, sans animosité, cherchant à prendre la mesure d'une situation qui semblait, au demeurant, ne pas les concerner.

    C'est à cet instant précis que Gar et son équipe firent irruption dans la pièce. Les enfants se turent et, surpris par cette nouvelle intrusion, se rapprochèrent du prêtre.

     

    Ce dernier, légèrement déstabilisé par la morphologie du groupe, se racla la gorge et prit la parole.

     

    -Rrrum.....Arama m'a fait part de votre désir de négocier un échange de pierres de Ninive ?....mais... Je ne suis qu'un simple représentant des dieux ; les pierres précieuses concernent plutôt notre souverain ou le grand prêtre. Pour ma part, Je n'ai guère les moyens.....mais...

     

    Il marqua un temps d'arrêt. N'obtenant aucune réponse, il poussa un hum dubitatif, souffla un peu, libéra du doigt les enfants et continua...

     

    -puisque vous êtes des voyageurs venant de loin, je me nomme Nammu et mon hospitalité vous est offerte. Désirez vous du thé ?....je m'apprêtais à satisfaire à cette envie. .

     

    Il tapa des mains. La jeune Arama surgit presque aussitôt.

     

    -Arama !? Du thé pour nos invités. Fit-il d'une voix doucereuse.

     

    Une minute plus tard, elle réapparut portant un plateau de cuivre ciselé sur lequel reposaient dix tasses ouvragées et une aiguière d'argent d'où montaient les volutes d'un thé délicieusement parfumé.

     

    Elle déposa le tout sur un linge de soie brune posé sur le grand tapis persan, un Senneh situé au centre de la pièce et s'éclipsa aussi vite qu'elle était apparue.

     

    Nammu, sourire en coin, fit le service sans faillir malgré la lourde aiguière et un certain plaisir comme si sa fonction primordiale était de satisfaire ses invités avant lui-même.

     

    Richard avait souvenance, lors de ses pérégrinations au Moyen-orient, des mêmes coutumes inhérentes au savoir-vivre ...le Ta'arof ...des traditions ancestrales qui perdurent. Indéfectibles.

     

    Le breuvage était chaud, légèrement parfumé, glissait le long de la gorge avec délice, un mélange de jasmin, de menthe et de miel, vous invitant à fermer les yeux pour mieux le savourer. Lors de la dernière nuit, il eut été le bienvenu.

     

    Chacun prit trois tasses, chaque fois renouvelées par notre hôte. A la dernière, ce dernier posa son « écuelle » sur le plateau. Chacun fit de même.

     

    -Maintenant....dit-il...nous allons pouvoir parler.

     

    Gar, le premier, prit la parole.

     

    -Je me nomme Gar et voici mes dignitaires. Nous venons de très loin. Nous possédons un kilo de ladjaward de bonne composition et nous vous proposons un échange.

     

    -Avez vous la pierre ? s'inquiéta le Sumérien.

     

    -bien sûr répondit Gar en sortant cette dernière d'un sac tendu par Antineus.

    Constituée à 90 % de lazuli, la pierre, aux lueurs du jour était d'un bleu indigo très prononcé d'où ressortaient des pigments dorés de pyrite et parsemée d'éclats de marbre blanc.

     

    L'homme la prit dans ses mains, la tournant et retournant pour en apprécier la splendeur puis il la redonna à Gar. Il était à la fois fasciné par la pureté du minerai et désappointé de ne pas pouvoir l'obtenir. Il réfléchit, hésitant. L'acquisition d'un tel objet lui vaudrait sans doute toute l'attention de son souverain et peut-être sa nomination au rang de prêtre-roi à la place de ce dernier, le cruel et despotique Abban....L'étranger avait l'air honnête et déterminé....mais que voulait-il en échange ?

     

    -Hum....et que désirez vous en échange ?

     

    -un simple renseignement...noble Nammu !

     

    -pardon?!!!!....fit ce dernier, surpris par ces paroles.

     

    -oui ! Un simple renseignement ne nuisant pas aux lois de la cité contre cette pierre, très prisée par la souveraineté...pensez, une fois taillée, aux influences qui vont vous prémunir contre tous les mauvais sorts et le malheur, pour tous ceux qui porteront des talismans issus de ce morceau d'océan.......Alors ?

     

    -mais...pourquoi moi ? Vous pourriez vous adresser au grand-prêtre Abban puisque vous n'enfreignez pas les lois ?

     

    -une simple raison répondit Gar. Ce dernier raconta ce qui s'était passé au temple, la prestation de l'abject représentant des dieux, son inhumanité et son flagrant irrespect pour ses sujets.

     

    -Rien ne m'étonne de lui...fit Nammu. C'est la raison pour laquelle j'officie de moins en moins au temple, je préfère la compagnie de mes enfants auxquels j'enseigne les devoirs et les préceptes souverains de la Loi dans la compréhension et la compassion pour nos semblables. Maintenant, quel est votre demande ?

     

    -vous connaissez la personne que nous recherchons.....lui, non...

     

    -C'est entendu. De qui s'agit-il ?

     

    -Son nom est En-innim Meskalamdug.

     

    Aussitôt, son visage serein prit, l'espace de quelques secondes, le masque de la terreur. Seule Zora la cybernaute s'en aperçut et avertit son maître de l'expression que sa demande avait provoqué.

     

    -Je ne connais personne de ce nom, ici, à Urim. Peut-être devriez vous voir un peu plus loin, à Eridu, Currupag ou Ourouk....je suis désolé...je vous adresse le salut du retour.

     

    Sur ce, il se leva et s'avança vers la tenture, les laissant interdits devant ce comportement, cette incivilité, à cent lieues de l'irréprochable réception.

     

    Quelle mouche avait donc piqué Nammu à l annonce du nom sumérien de leur ami ?

     

    Le souverain de Génésis n'aimait pas ça. Il sentait que le prêtre lui mentait. Meskalamdug semblait être un sujet sur lequel il ne fallait pas s'étendre ou prononcer...Pourquoi ? Il n'allait pas repartir sans tirer cette affaire au clair. C'était mal le connaître.

     

    Il retint fermement par la longue manche de sa robe le prêtre et, le soulevant de terre comme un vulgaire pantin, lui dit :

     

    -Je crois que vous ne nous avez pas compris. Vous n'avez pas le choix ! Je sais, par conviction, que nous sommes au bon endroit du khasne et que vous connaissez notre ami. Vous avez semblé être surpris, certes désagréablement, par l'énoncé de son nom....ne réfutez pas ce fait...Voyez vous, il est difficile de cacher ses états d'âme à mon amie qui m'accompagne et elle ne se trompe jamais ! Alors....ou notre accord tient toujours et vous nous fournissez le moyen de contacter notre homme et vous empochez le ladjaward...ou vous n'atteindrez jamais « l'Arallu » puisque vous brûlerez....regardez !

     

    Zora, face à lui, se concentra. Ses yeux s'illuminèrent, devinrent de braise.

     

    Terrorisé, l'édile d'Anu se replia sur lui-même.

     

    -Vous êtes des sorciers des montagnes d'Ishtar ? Bredouilla-t-il.

    -non !... se radoucit Gar. Nous venons de bien plus loin et nous possédons les sept clés de la Sagesse.

     

    Ils n'étaient pas venus pour provoquer une hécatombe. La vie humaine était chose sacrée pour le peuple de Génésia. Nul n'avait le droit d'y attenter mais le prêtre l'ignorait et, profitant de sa faiblesse, Gar cherchait par la persuasion à parvenir au but de la mission qu'il s'était fixé...trouver son robinson égaré.

     

     


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  • Une fois sortis du temple, ils se séparèrent en trois groupes. Gar, Zora et deux androïdes se dirigèrent vers le sud de la ville occupé par les indigènes.

    Khou, Mhu et les cyborgs précédés de Nyx rejoignirent la merkes, le centre de la place.

     

    Accompagnés d'Acadeus, Richard, Chris, Mai et Moon prirent le nord, longèrent des ruelles balayées par une poussière fine qui s'élevait à chacun de leurs pas. Bientôt, ils parvinrent jusqu'à l'enceinte d'une maison qui se détachait du lot commun, une maison plus imposante, celle forcément d'un dignitaire pensa Richard.

     

    Devant la porte, un conteur psalmodiait l'odyssée d'un dieu appelé Marduk au milieu d'un air tiède et des clameurs des enfants qui l'entouraient.

     

    Ils poussèrent la porte. Une agréable surprise les y attendait ; la maison était fraîche, semblait confortable et nettement plus grande qu'elle ne paraissait de l'extérieur. Ils descendirent quelques marches et furent accueillis par deux femmes d'âge différent dont la tenue laissait deviner leur rang de servantes.

     

    Acadeus prit la parole.

     

    -Nous désirons parler à votre maître. Nous sommes des marchands juifs de Mascate. Nous avons fait une longue route. Nous faisons commerce de pierres précieuses et nous souhaiterions en toute amitié lui proposer un échange.

     

    La plus jeune s'éclipsa, munie du message oral et se dirigea vers la cour intérieure, dallée, incurvée en son centre par un tuyau d'écoulement. Cela permettait le lavage à grande eau et facilitait l'évacuation des fortes ondées orageuses. Puis, elle accéda au premier étage réservé au propriétaire et à sa famille.

     

    Quelques minutes plus tard, elle revint, porteuse de la réponse. Son maître allait les recevoir. 

    En suivant sa frêle silhouette d'adolescente, Ils longèrent les murs blancs du bâtiment recelant l'architecture de briques crues et de briques cuites étagées jusqu'au linteau et liées par un mortier d'argile. Derrière, se trouvaient les cuisines ainsi que les pièces réservées aux communs et aux visiteurs.

     

     Ils traversèrent un couloir semi-obscur encombré de vases et de jarres à demi enterrées aux odeurs particulières d'huile olive, de vin et de blé qui remontaient en les affleurant le long de leurs habits jusqu'à leurs narines.

     

    Derrière une tenture chamarrée, ils entrèrent dans une grande pièce occupée par une dizaine d'enfants assis sur une natte de roseaux tressés comme dans l'attente d'un cours enseignant. Acadeus les salua brièvement, s'assit contre un mur d'angle et attendit. Nos quatre amis, empêtrés dans les convenances du temps jadis, firent de même.

     

    Ce qui était sûr, c'est qu'ils étaient dans une école, privée et que le propriétaire était un scribe ou un prêtre. La multitude de tablettes, remplies d'une écriture cunéiforme, posées à même le sol le démontraient. Richard pensa qu'ils s'étaient peut-être trompés de demeure mais l'impassible et apparent stoïcisme d'Acadeus en cet instant précis signifiait le contraire. L'homme qu'ils étaient venus chercher était là.

     

    Comme pour les satisfaire, il apparut de derrière une tenture en jute, surprenant l'ensemble du groupe. L'homme était grand, la barbe ronde, frisottée, des cheveux noirs roulés en chignon sur la nuque, un bandeau frontal serré encadrant un visage à l'abord sévère mais loyal. Indubitablement, c'était un prêtre.

     

    Richard sourit. N'avait-il pas appris lors de ses années d'étude que les gardiens des temples sumériens et assyriens dispensaient des cours privés de textes religieux, d'histoire et de mathématiques ? Bien entendu...mais c'était loin, tout ça !

     

    Il eut une pensée pour la Mésopotamie, Nabuchodonosor et Gilgamesh qui lui avaient permis de terminer sa thèse sur le déluge....d'après la Bible.

     


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  •  

    C'est la petite Nyx qui les réveilla. Le soleil étendait déjà ses rayons brûlants sur la ville. Il était temps de partir à la recherche du Génésien égaré.....le sage Meska. A mesure qu'ils avançaient, traversant les marais, ils furent à peine dévisagés. Les tribus nomades étaient le lot quotidien des habitants de la cité.

     

     

     

    Croisant tour à tour marchands et ouvriers, ils suivirent le flot continu du peuple jusqu'aux abords de la ziggourat. Puis ils se séparèrent en groupes de quatre pour entrer dans un des nombreux sanctuaires réservés au peuple, afin de prier et déposer aux pieds d'Endursag, dieu protecteur des voyageurs, des offrandes de farine et de dattes.

     

     

     

    Placés en retrait, Richard, Chris, Mai et Moon pouvaient apercevoir l'attitude des Sumériens envers leurs dieux, celle de serviteurs envers leur maître, un mélange étonnant fait de soumission, de crainte mais aussi de respect, d'admiration et de confiance.

     

     

     

    Ils savaient que si le service ordinaire des dieux, l'accomplissement des rites multiples ainsi que la célébration des grandes fêtes saisonnières ou annuelles restaient l'apanage des prêtres...tous, du souverain au plus humble de ses sujets, avaient le devoir d'obéir aux dieux, de suivre scrupuleusement leurs prescriptions et de respecter les innombrables règles et tabous qui ponctuaient leurs journées......

     

    ...transgresser cette loi élémentaire était signer son arrêt de mort ou à moindre culpabilité, la misère, la maladie ou le bannissement pour les siens.

     

     

     

    Richard voyait tout cela sur les visages burinés par le soleil et le travail qui ravageait leurs traits vieillis dès leur naissance.

     

     

     

    -Dans quoi avaient-ils mis les pieds...pensa-t-il. Il regarda à la dérobée Mai. Elle était impassible mais en lui prenant la main, il sentait son pouls s'accélérer dès que l'un de ces êtres du passé révolu la regardait avec insistance. Elle baissait alors les yeux, soumise en femme du peuple comme l'étaient ses ancêtres.....ce qui mettait fin à toute suspicion.

     

     

     

    Soudain, une voix s'éleva de derrière une colonne.

     

     

     

    -« Qui donc saura ce qu'au ciel veulent les dieux »

     

    « comment les pauvres que nous sommes connaîtront-ils le plan divin »

     

    « Toi, mon frère, qui hier florissant, agonise aujourd'hui »

     

    « t'interroges sans en comprendre le sens profond »

     

    « tes jours sont comptés. Quoique tu fasses, tu n'es que du vent »......

     

     

     

    Un prêtre venait d'apparaître, débitant sa litanie, flanqué de soldats en armes. Regardant le peuple, il les invitait à se plier plus profondément dans une contrition qui leur enlevait le reste de leur force, à peine le jour levé.

     

     

     

    Finalement, pensa Richard, rien n'avait changé depuis l'aube des temps jusqu'à son siècle....c'était toujours l'asservissement du corps qui protégeait la conscience, l'abnégation de soi, retrouver une âme neuve dans l' hypothétique quête d'une renaissance...la Foi et l'homme, indissociables ...l'une gouverne et l'autre se soumet.

     

     

     

    L'homme de foi descendit quelques marches et s'approcha du groupe. La main de Mai se raidit. Richard la sentait à la limite de l'évanouissement. Il les détailla avec minutie, s'écarta de quelques degrés et s'adressant à une femme très âgée, lui dit en la désignant :

     

     

     

    -Toi ! vieille femme ! viens un peu ici, dans la lumière, que je te vois....comment t'appelles-tu ?

     

     

     

    -Naakéma... vénérable En-Ki.....

     

     

     

    -Je ne t'ai point vue auparavant...es-tu là depuis le dernier coucher ?

     

     

     

    -Oui, vénérable.... je suis arrivée des montagnes du Zagros pour rendre grâce à mon seigneur. !

     

     

     

    -Que me chantes-tu là... vieille cabaretière ! Que tous les jours qui passent, je viens en ce lieu et ne t'ai point aperçue, car mon œil exercé ne t'aurai point oublié, vu ta laideur qui transpire en ce lieu de prières... ! Inanna serait ton âme que faiblesse n'eus point ! Parles ! Perfide sera ta langue qu'on devra la couper, la jeter en pâture à l'aigle d'Etana ! Aaaah ! Aaaah !.....

     

     

     

    Le fourbe riait à gorge déployée suivi de ses laïcs. Puis brusquement, il tourna les talons et se perdit derrière les colonnes du temple. La main de Mai se relâcha et Richard sentit son angoisse disparaître dans un souffle profond.

     

     

     

    Gar s'approcha du groupe et leur dit..... bien justement.....

     

     

     

    -Un homme qui ne peut servir son peuple ne peut servir ses dieux.

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Acadeus fit les présentations :

     

    -cette frimousse de trois pommes...c'est Nyx, ma fille,12 ans. A côté, à la longue barbe, c'est maître Antineus, notre scientifique. A gauche, Zora, une cybernaute, ensuite...le capitaine Mhu et les cyborgs Al, Bê et Ga puis fermant la colonne, les trois androïdes Ohm, Psi et Khi. Au milieu des trois, Khou la cybernaute .....

     

     

     

    -Acadeus.....

     

     

     

    -Pas le temps, Richard...plus tard pour le détail.

     

     

     

    -mais...Acadeus... nous ...qu'est-on sensé faire avec vous?

     

     

     

    -un petit voyage dans le passé...ça vous dirait ? Fit-il amusé, en appuyant à nouveau sur sa montre. Nous allons bientôt y aller, on attend notre vénéré Maître.

     

     

     

    A peine a t-il fini sa phrase qu'un personnage imposant se matérialise à ses côtés.

     

     

     

    -je vous présente Maître Gar, notre dirigeant planétaire et chef suprême.

     

     

     

    Ce dernier les salua avec déférence.

     

     

     

    Il était aussi grand qu'Acadeus et il émanait de lui une prestance innée et une force prodigieuse.

     

     

     

    Richard et Chris n'étaient pas ce qu'on peut appeler des mauviettes mais le personnage dégageait une puissance largement supérieure, ce qui eut pour effet d'arracher des waouh admiratifs de la part de Mai et Moon.

     

     

     

    Bah...pensa Richard, légèrement jaloux, qu'a-t-il de plus que moi........

     

     

     

    La colonne se mit en marche, Gar en tête.

     

     

     

    La nuit était noire et glaciale. L'absence de lune favorisait l'intrusion du groupe mais ajoutait une note angoissée à l'atmosphère lugubre de l'endroit. Accrochés à la végétation de la palmeraie entourant les premières maisons, ils étaient en totale sécurité. Tapis, ils apercevaient l'enceinte ovale du temple d'Ea. Sur leur gauche, un bras de l'Euphrate coulait, tranquille. Quelques barques balançaient au gré des vaguelettes créant des clapotis à la manière d'un burin de ciseleur. Pas un bruit extérieur ne venait briser ce charme du monde oublié. Gar, après avoir décrété un tour de garde à chacun des androïdes, pria le reste de la troupe de se reposer jusqu'au lever du soleil. Zora, au creux de son épaule, s'endormit aussitôt tandis qu'il repassait, dans sa tête, toutes les phases de la récupération du lendemain.

     

     

     

    Quant à Richard, Chris et leur compagne, légèrement en retrait, ils ne tardèrent pas à rejoindre Morphée, rassurés par la présence du groupe d'assaut et de leurs nouveaux amis.

     

     

     

    Soudain, Richard se réveilla d'un seul coup, conscient d'une présence à ses côtés. Acadéus.

     

     

     

    -Pardonnez moi, mon ami, mais je dors très peu et Je ne voulais pas vous réveiller.

     

     

     

    -Beh...maintenant...c'est fait ironisa-t-il...alors causons si vous voulez bien.

     

     

     

    -Si tel est votre souhait, que désirez vous savoir ?

     

     

     

    -

     

    -Vous disiez tout à l'heure que votre civilisation était âgée de trois milliards d'années.....exact ?

     

     

     

    -c'est vrai.

     

     

     

    -OK...mettons...mais notre espèce atteint péniblement les 200.000 ans....alors ?

     

     

     

    -faux....sur Terre, c'est votre théorie dominante mais c'est faux, répliqua Acadeus. Ce que je vais vous dire maintenant va totalement à l'encontre de tout ce que vous avez appris. Notre civilisation a atteint son apogée en technologie aux environs de 2 milliards d'années. Notre évolution a été très lente contrairement à vous parce qu'aucune ingérence extérieure n' a provoqué ce petit coup de pouce auquel vous avez bénéficié par nos soins il y a quelques 200.000 ans.

     

     

     

    -vous voulez dire que notre évolution a été possible et rapide grâce à vous ?

     

     

     

    -Tout-à-fait. Si vous examinez votre génome de manière moins superficielle, vous vous apercevrez qu'une séquence d'ADN non répertoriée s'est intégrée aux premiers hominidés tels que l'homo Habilis ou plus récemment, l'Homo Erectus. La raison....un voyage temporel de notre part au Moyen-Orient qui s'est mal passé. Une partie de notre race évoluée est restée prisonnière sur Terre. Par la suite...contact avec des hommes archaïques et modernes..métissage...bref, votre évolution est faite d'hybrides dont nous faisons partis....mon ami !

     

     

     

    L'explication fournie par Acadeus avait de quoi bouleverser toute la généalogie humaine telle qu'on la connaissait depuis que ce dernier avait ensemencé la Terre, rendant obsolète toute la théorie du génome humain...et par là même celle de Darwin.

     

     

     

     

     


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  •  

    Je m'appelle Acadeus. Le fait de ma présence ici parmi vous est le résultat d'une technologie appelée téléportation et...

     

     

     

    -Pardonnez moi monsieur Acadeus mais....

     

     

     

    -professeur Acadeus...s'il vous plaît.... mais appelez moi Acadeus. Oui ?

     

     

     

    -Acadeus...Okay !. pour en revenir à votre technologie, je croyais que la téléportation quantique était impossible vu la reconstruction des particules subatomiques trop aléatoire.

     

     

     

    -Il y a de nombreuses siècles que nous maîtrisons ce que vous appelez la mécanique quantique mais le procédé que nous utilisons est basé sur l'acoustique et les infrasons. Ce même procédé est appliqué lors du déplacement de nos vaisseaux.

     

     

     

    -D'après ce que je sais..renchérit Richard...je croyais qu'aucun son ne pouvait se propager dans l'espace vu qu'il n'y a aucun support pour le renvoyer...c'est le vide.

     

    Légèrement agacé d'être constamment arrêté dans son explication, Acadeus respira un bon coup et continua :

     

     

     

    -En effet, mon ami...mais le procédé que nous utilisons est plus élaboré. Je n'en dirais pas plus....pour l'instant.

     

     

     

    -Pardonnez moi..Acadeus mais une question me brûle aussi les lèvres....Qui êtes vous ? ….d'où venez vous ?

     

     

     

    -Ce sont deux questions, mon ami... mais je vais tenter d'y répondre de façon claire mais brève. Notre civilisation est née il y a trois milliards d'années sur Génésia ,ma planète située dans la constellation du Paon dans le système HD196050.

     

     

     

    -Trois milliards d'années !!!!!! waouh !... c'était bien avant......

     

     

     

    -avant quoi ? Rétorqua Acadeus, agacé...Vous ?...pas vraiment !

     

     

     

    -?!?!?! …...

     

     

     

    -mon jeune ami....ce serait trop long à vous expliquer. J'y remédierai plus tard mais actuellement, j'ai autre chose... sur le feu...vous dites comme ça, non ? Allez ! Venez....tous !

     

     

     

    Acadeus se leva d'un bond, gagna le sommet de la dune et s'accroupit. Intrigués, nos quatre amis le rejoignirent et firent de même.

     

     

     

    .Qu'est-ce que c'est tout ça ? Demanda Moon, les yeux rivés sur la colossale construction. et l'immense métropole gravitant autour.

     

     

     

    -c'est une ziggourat, un édifice de la troisième dynastie sumérienne.

     

     

     

    -Elle est bien conservée....depuis le temps...et j'ignorais qu'il en existait encore une en Irak !...et cette ville ? toute neuve ? Dit Richard

     

     

     

    Acadeus le regarda dans les yeux puis conscient de sa sincérité, lui répondit :

     

     

     

    -A quelle époque... Richard...croyez vous être ?

     

     

     

    -vingtième bien sûr !.....quoique....maintenant, j'en doute !...

     

    Acadeus dodelina de la tête, amusé par l'expression ahurie de Richard.

     

    -Non. Nous avons remontés le temps. Vous, transférés en premier lieu et moi....tout-à-l'heure... mais vous savez bien sûr!.... Un petit topo pour faire simple.....Nous nous situons en l'An 2700 avant JC, en Mésopotamie. Cet édifice, c'est la Ziggourat d'Ur...l'autre, là-bas....c'est Eridu. et la ville s'appelle Sumer.

     

     

     

    Nos quatre amis furent désarçonnés par cette révélation. Moon balbutia... «  maman « ...quant à Mai, elle poussa un léger « Oh ! » .Richard et Chris, pour leur part, conservaient leur superbe mais n'en pensaient pas moins.

     

    -une question ? Hasarda Richard ;

     

     

     

    -allez-y !….

     

     

     

    -Pourquoi et que venons nous faire ici ???

     

     

     

    -Richard, vous n'avez pas le sens de la proportion....il s'agit toujours de deux questions ironisa encore Acadeus avec un sourire.

     

    Puis il termina sur :

     

     

     

    -on doit récupérer une personne captive dans le temple mais on ne sera pas tout seuls.

     

    Retroussant sa manche, il appuya sur un objet ressemblant à une montre fixé à son poignet.

     

     

     

    Quelques secondes plus tard, un groupe disparate de personnes .treize pour être exact.se matérialisa comme l'avait fait Acadeus quelques instants auparavant.....

     

     

     

    Mais pourquoi disparate ...pensa Richard....en réprimant un frisson le long de sa colonne vertébrale......Qui étaient-ils ? Et ces colosses qui ressemblaient à des catcheurs américains..en fin de colonne.....ah.....il en avait des questions !....

     

     

     

     

     


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